Créer son propre label c’est vouloir soutenir et accompagner un catalogue cohérent d’artistes. Capitaliser sur un coup de cœur et développer un projet collectif c’est aussi savoir dire « non » et prendre le temps d’affiner sa vision.
Quelles esthétiques et/ou valeurs voulez vous défendre ? Quels objectifs pour le artistes et pour vous même ? Quels partenaires pour emmener vos artistes en tournée et les promouvoir dans la presse ?
Alors que le marché du disque est en chute constante et que les revenus du streaming ne permettent pas de compter sur une économie rentable, que le format "album" se délite, que les habitudes d'écoute sont de plus en plus éclatées et que la presse spécialisée est de moins en moins éclectique, prendre sur soi de produire un artiste est un véritable défi dont il faut mesurer toutes les implications de son projet : des sorties physiques (pressages et envois postaux) demandent un investissement financier important et devenir rentable nécessitera une période conséquente de développement et de promotion de vos artistes.
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Lien :
Les 10 points du jeune label (La Félin)
Le terme label recouvre de nombreuses réalités distinctes : de la sous-marque de maison de disque à l’association indépendante, le label est généralement associé à l'activité de production : Le producteur phonographique est le propriétaire du master (donc de la version enregistrée résultante des sessions qu'il a financé).
Ainsi le producteur prend à sa charge l’intégralité des frais de production de l’enregistrement : location de studios, matériels, backline, embauche des musiciens interprètes, ingénieurs du son, etc pour les répétitions, prises de son, mixages et mastering de l'enregistrement définitif.
Mais le label prend aussi souvent à sa charge l'édition phonographique, et s'occupe donc alors de la fabrication et de l'exploitation commerciale de l’enregistrement.
Dans tous les cas, l'artiste et le producteur signent alors un contrat d'artiste (sauf si l'artiste s'auto-produit, évidemment, il est alors son propre producteur et peut envisager de céder le droit d'exploitation de ses enregistrements à un label licencié).
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Lien :
La FELIN, fédération nationale des labels indépendants
Depuis 2008, la CCNEP régit le métier de producteur phonographique. C’est un ensemble de règles et d’obligations qui s’appliquent à un employeur, conclu entre les représentants des salariés et les représentant des employeurs.
Pour demander des subventions, et pour appliquer le droit du travail adapté à votre métier, il est impératif d'appliquer les minima sociaux de la CCNEP pour payer vos artistes, techniciens, et autres salarié·es.
Calcul des salaires minimums (mis à jour pour 2020) annexe III, titre II : décryptage La Félin
► Artiste principal
— Jusqu’à 10 minutes utilisées des interprétations fixées par l'artiste : 180,78€ brut par tranche indivisible de 5 minutes.
— Entre 10 et 20 minutes utilisées des interprétations fixées par l'artiste: 542,35€ brut pour une tranche indivisible de 20 minutes.
— Plus de 20 minutes utilisées des interprétations fixées par l'artiste : 29,82€ brut par minute effectivement utilisée.
► Artiste musicien
— Pour moins de 20 minutes utilisées : cachet de 3h à 168,12€ brut
— Entre 20 et 27 minutes utilisées : cachet de 4h à 224,16€ brut
— Moins de 20 minutes utilisées avec forfait journée (3 jours d’enregistrement en une semaine au moins) : 278,46€ brut la journée
— Plus de 20 minutes utilisées avec forfait journée : 390,03€ brut la journée
Ce salaire paye l'interprétation de l'artiste en studio tout en rémunérant l'autorisation de l'enregistrer et de l'exploiter.
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Lien :
La Convention collective nationale de l'édition phonographique
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Lien :
Le SNEP (Syndicat National de l'Edition Phonographique)
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Fiche :
Les tarifs (en brut) artistes-interprètes en 2018 (IRMA)
En plus du cachet dû en contrepartie de l’autorisation d’enregistrer ses prestations accordées par l’artiste-interprète, qui a la qualité de salaire, le producteur phonographique verse aux artistes-interprètes des redevances (appelées royalties ou royautés), en contrepartie de l’autorisation de reproduire leurs prestations sur des supports phonographiques ou audiovisuels et de la communication au public de ces prestations.
L'usage, en France, varie entre des taux indexés sur le Prix de Gros Hors Taxes, et des contrats dits « anglo-saxons » ou « 50/50 » - qui partage les gains équitablement entre les artistes et les producteurs à partir du moment ou le disque est rentabilisé.
Ces redevances ne sont soumises à aucune TVA mais à la CSG (contribution sociale généralisée) et à la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale).
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Plus :
Tout sur le Contrat d'Artiste
Les sociétés civiles ont une mission de gestion et de protection des droits des producteurs et des artistes. Chacune de ces sociétés est spécialisée dans la gestion des droits d’une profession particulière que ce soit dans le domaine du disque ou dans celui de l’audiovisuel.
SPPF
La Société Civile des Producteurs de Phonogrammes en France a été créée par et pour les par des producteurs indépendants pour la perception et la répartition des droits correspondants aux utilisations des enregistrements phonographiques produits par ses adhérents.
Les droits de la SPPF sont perçus via les intermédiaires suivants :
— Rémunération équitable : en provenance de la Spré par l'intermédiaire de la SCPA.
— Rémunération pour copie privée sonore et audiovisuelle : en provenance de Copie France via la SCPA.
SCPP
La Société civile des producteurs phonographiques est une société de gestion des droits des producteurs de musique, et notamment les maisons de disque (majors). La SCPP regroupe plus de 1 000 producteurs et représente plus de 80 % des droits des producteurs français.
Les droits de la SCPP sont perçus via les intermédiaires suivants :
— Rémunération équitable : en provenance de la Spré par l'intermédiaire de la SCPA.
— Rémunération pour copie privée sonore et audiovisuelle : en provenance de Copie France via la SCPA.
▶ Le code ISRC, code unique et international identifiant un morceau enregistré, est délivré en France par la SCPP (gratuitement et sans nécessité d'être sociétaire).
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Dossier :
Les sociétés civiles de production discographique (IRMA)